Vente d’un terrain : Zoom sur le risque de karstique

Au sein du territoire wallon, plus de la moitié des communes sont directement concernées par le risque de karstique. Voyons de plus près ce qu’est réellement ce risque de karstique et les problématiques qu’il soulève, notamment en terme de construction.

Comment vendre ma parcelle située en zone de risque karstique ?

Qu’est-ce que le risque de karstique ?

Le risque de karstique est un aléa géologique qui provient du sous-sol, de la dissolution de roches solubles comme le calcaire. C’est un aléa relativement fréquent en Wallonie. Les infiltrations d’eau dans des sols calcaires entrainent la dissolution de ces sols ce qui donne naissance à des phénomènes souterrains (grottes ou rivières souterraines notamment) et de surface. Certains effondrements sont d’ailleurs liés à ces phénomènes karstiques.

Bon à savoir : Le sous-sol de la Wallonie est constitué d’environ 30 % de roches carbonatées comme le calcaire ou la craie.

La cartographie des zones karstiques

En la matière, l’Atlas du Karst fait figure de bible de la cartographie. Les cartographies font la distinction entre :

  • Les sites karstiques
  • Les zones au sein desquels il existe une contrainte karstique

Cette seconde catégorie est elle-même segmentée en plusieurs sous catégories. On retrouvera ainsi les zones de contrainte forte, faible ou modérée. La densité d’effondrement au kilomètre carré est souvent un paramètre clé pour déterminer l’intensité de la zone de contrainte. Lorsque ceux-ci sont supérieurs à 15 par kilomètre carré, on parlera de zone de contrainte forte. A contrario, lorsque la densité d’effondrement est inférieure à 1 par kilomètre carré, on parlera de contrainte faible.

De façon générale, les zones de contraintes karstiques sont classés en tenant compte des paramètres suivants :

  • Nature du phénomène karstique (abri sous roche, doline, perte…)
  • Topographie du sol
  • Importance et densité du phénomène observé
  • Caractère évolutif du phénomène et vitesse de son évolution

Certains critères comme le risque d’effondrement du toit d’une cavité souterraine sont des paramètres qui rangent la zone directement au sein des zones de contrainte forte. Pour la classification des zones, on retiendra aussi d’autres paramètres comme la probabilité future de nouvelles formations karstiques.

Ces zones sont par ailleurs un véritable casse-tête pour les problématiques d’aménagement du territoire. Elles nécessitent une veille de tous les instants afin de prévenir les risques avec la plus grande réactivité.

Qu’implique un terrain situé sur une zone karstique ?

Avant d’acheter un terrain, il convient de se renseigner sur l’emplacement de la parcelle et sa situation en zone karstique. En principe, la construction au sein d’un site karstique est impossible. Il en est de même pour la construction au sein d’une zone de contrainte forte qui peut souffrir de quelques exceptions.

Selon les communes, il peut être demandé une étude de terrain obligatoire pour les projets de construction situés sur des zones de contrainte forte ou de contrainte modérée. Ces études de terrain sont alors des préalables indispensables à l’obtention d’un permis de bâtir. Certains bureaux d’études concentrent d’ailleurs une grande partie de leur activité sur l’étude des sols en zone karstique.

Lorsque le risque est présent, la commune peut refuser la demande de permis mais elle peut aussi conditionner son acceptation à la réalisation de certains travaux complémentaires. De nature à sécuriser la construction future. Pour le propriétaire du terrain, ces travaux engendrent inévitablement des coûts supplémentaires.